6.
Recherches

 

9 janvier 1980

 

Hier soir, on a découvert le corps de Morag Sheehan au pied des falaises, près de la ferme du vieux Jowson. La marée aurait dû l’emporter et personne n’aurait rien su, mais, à cause de la lune, la mer était particulièrement basse. C’est pour ça que deux gamins, Billy Martin et Hugh Beecham, l’ont trouvée. Au début, ils pensaient qu’il s’agissait des restes carbonisés d’un mât de bateau. Mais non, c’était seulement le corps calciné d’une sorcière.

Du coup, tous les membres de Belwicket se sont réunis avant l’aube. Nous avons calfeutré les fenêtres et nous nous sommes rassemblés autour de la table de la cuisine de mes parents. Le problème, c’est que ma mère et moi avions lancé un sort de protection très puissant sur Morag l’année passée et que, depuis, elle n’avait plus été ennuyée. Tout allait bien.

— Vous savez ce que ça signifie, a annoncé Paddy McTavish. Aucun humain n’aurait pu l’approcher, pas avec ce sort de protection, sans compter tous les sortilèges contre le mal qu’elle lançait elle-même.

— Où veux-tu en venir ? a demandé ma mère.

— À l’évidence, elle a été assassinée par l’un de nos semblables, a répondu Paddy.

À ces mots, tout le monde a compris qu’il avait raison. Mais cela ne pouvait pas être l’un d’entre nous. Quelqu’un de l’extérieur alors, d’un autre coven ?

 

 

J’en tremble rien que d’y penser.

Lors de notre prochaine réunion, nous lancerons un sort de divination. En attendant, j’ouvre l’œil.

 

Bradhadair

 

 

* * *

 

 

Après les cours, j’ai raconté à Cal ce que j’avais découvert sur Maeve Riordan. Malheureusement, il devait partir tout de suite pour aider sa mère à jeter un sort de guérison sur l’un des membres de son coven. J’ai bien vu qu’il aurait préféré rester un peu plus à mes côtés et qu’il s’inquiétait pour moi. Il m’aimait vraiment, et ça n’avait rien à voir avec mes pouvoirs. Raven et Bree étaient juste jalouses, elles cherchaient simplement à me faire du mal.

Il m’a embrassée tendrement et s’est dirigé vers son Explorer. En le regardant partir, j’ai aperçu Tamara et Janice qui s’apprêtaient à monter en voiture. Elles m’ont adressé de grands sourires, en haussant les sourcils d’un air suggestif. Tamara a levé un pouce. J’ai souri moi aussi, un peu gênée mais flattée. Lorsqu’elles sont parties à leur tour, je me suis promis de leur proposer un ciné, bientôt.

— Alors, comme ça, mademoiselle sèche le club d’échecs ? m’a soudain lancé Robbie, qui approchait vers moi à grands pas.

Le soleil se reflétait sur ses lunettes, et sa coupe de cheveux, qui paraissait si minable le mois dernier, avait à présent un petit côté tendance.

— Eh oui, c’est comme si les échecs avaient perdu tout intérêt depuis que j’ai découvert la magye.

— C’est vrai. Et pas seulement les échecs. Le lycée et tout le reste aussi semblent complètement vains une fois qu’on a vu une amie faire éclore une fleur…

Je me sentais fière et embarrassée tout à la fois. J’étais restée tant d’années dans l’ombre de Bree que j’avais du mal à m’habituer à être le centre de l’attention.

— Tu vas rentrer chez toi ? a-t-il voulu savoir.

— Je ne sais pas trop, je crois que je préférerais traîner un peu.

En vérité, la simple idée d’affronter mes parents me nouait l’estomac.

— Hé ! Ça te dirait d’aller à Magye Pratique, Robbie ?

Je savais que ma mère n’apprécierait pas que j’aille dans une librairie occulte, mais tant pis.

— Cool ! Et après, on ira se prendre une glace. Laisse ta voiture là, je t’emmène.

Alors que je suivais Robbie vers sa voiture, j’ai aperçu la chevelure auburn de ma sœur. Qui était collée à Bakker contre le mur du bâtiment scientifique. Quelle étrange sensation que de voir sa sœur de quatorze ans rouler des pelles à un mec !

— Bien joué, Bakker, a murmuré Robbie.

Je lui ai donné un coup de poing dans le bras, sans cesser de les regarder. Mary K. a éclaté de rire en s’arrachant à l’étreinte de Bakker. Il l’a rattrapée et l’a reprise dans ses bras.

— Bakker ! s’est-elle écriée, les cheveux en bataille.

— Mary K. ! ai-je appelé sans savoir pourquoi.

Elle a relevé la tête dans ma direction.

— Je vais faire un tour avec Robbie.

— OK, Bakker me ramènera. Pas vrai ?

— Tout ce que tu veux, lui a-t-il répondu en l’embrassant dans le cou.

Je suis montée dans la voiture de Robbie, mal à l’aise.

 

* * *

 

Pendant les vingt-cinq minutes du trajet, Robbie n’a pas arrêté de se frotter les yeux.

— Qu’est-ce qui t’arrive, tu fais une allergie ?

— Non, c’est mes lunettes. Elles ne sont plus à ma vue. Ma mère m’a pris rendez-vous pour demain.

— Tant mieux, ça fait un moment que ça dure.

Après, il m’a demandé de lui expliquer ce qui se passait avec Bree. Alors, je lui ai tout raconté, tout, sauf l’histoire de l’adoption. C’était encore trop tôt.

— Enfin, l’important, c’est que Cal et moi sortions ensemble, non ?

Robbie m’a jeté un coup d’œil avant de marmonner :

— Mmmm…

— Mmmm quoi ? ai-je fait. Mmmm comme « ouais, c’est génial » ou mmmm comme « non, c’est pas cool » ?

— Mmmm comme « c’est compliqué », plutôt. Avec Bree et le reste…

Je l’ai dévisagé, mais il scrutait la route et son profil ne trahissait rien de ses pensées. Pour changer de sujet, je suis revenue sur une discussion que nous n’avions jamais vraiment développée :

— Robbie, tu sais, je suis sincèrement désolée pour le sort et la potion. Je ne le ferai plus, promis.

— Ne dis pas ça, promets-moi simplement que tu ne le feras plus sans me le dire, a-t-il répondu en se garant en face de la boutique. J’étais furax parce que tu ne m’en avais pas parlé avant, mais bon, regarde-moi ! J’aurais jamais imaginé que je pouvais ressembler à ça. Je pensais que j’aurais toujours ma tête de clafoutis aux cerises, ou alors que des cicatrices me défigureraient pour toujours. Maintenant, je suis trop content quand je me regarde dans la glace ! Les filles s’intéressent à moi alors qu’avant elles m’ignoraient ou me prenaient juste en pitié. Franchement, de quoi je pourrais me plaindre ?

— Merci, Robbie, j’avais peur que tu ne m’en veuilles…

Il m’a fait un grand sourire et nous sommes descendus de voiture.

Comme d’habitude, un parfum d’encens mêlé d’herbes et d’huiles essentielles flottait dans la boutique. L’espace était divisé en deux, d’un côté des étagères montant du sol au plafond, garnies de livres, de l’autre des présentoirs couverts de bougies, d’accessoires magyques, de dagues cérémonielles appelées athamés, de robes de cérémonie et même de magnets pour les frigos !

Laissant Robbie du côté des bouquins, je me suis dirigée vers les herbes et les plantes. Je n’aurais pas assez de toute ma vie pour les étudier. Pourtant, j’étais attirée par elles. Je m’en étais servie pour la potion de Robbie et, dans le jardin de l’abbaye de Killburn, je m’étais sentie transportée.

Alors que je feuilletais un manuel sur les plantes de notre région, j’ai vu que David, un des deux vendeurs, m’observait. Je me suis crispée, comme chaque fois qu’il était là.

Un jour, il m’avait demandé à quel clan j’appartenais. Et il avait dit à Alyce, l’employée plus âgée, que j’étais une sorcière qui faisait semblant de ne pas en être une.

Je l’ai regardé s’approcher de moi en restant sur mes gardes. Ses courts cheveux gris prenaient des reflets argentés sous les spots fluo de la boutique.

— Quelque chose en toi a changé, a-t-il déclaré en guise de salutation.

J’ai repensé à la nuit de Samhain, où l’Univers avait tourbillonné autour de moi, et au lendemain, quand ma famille avait volé en éclats. Mais je n’ai rien répondu.

— Tu es une sorcière de sang, a-t-il affirmé. Et maintenant, tu le sais.

Comment pouvait-il être au courant ? Il m’effrayait presque.

— As-tu vraiment été surprise de l’apprendre ? m’a-t-il demandé.

J’ai cherché Robbie des yeux ; il était toujours du côté librairie.

— Ça, oui, on peut le dire, ai-je reconnu.

— Il te faut un Livre des Ombres, maintenant.

— J’en ai déjà un.

Deux semaines auparavant, j’avais acheté un magnifique carnet blanc à la couverture marbrée. J’y avais noté le sort pour l’acné de Robbie et mes impressions lors de Samhain. Mais je ne voyais pas en quoi ça le concernait.

— Et tu en as d’autres ? Ceux de ton clan, de ton coven ou de ta mère ?

— Non, ça ne risque pas.

— Oh, comme c’est dommage !

Puis la clochette de la porte d’entrée a retenti et il est parti s’occuper d’une cliente qui voulait choisir des bijoux.

De l’autre côté de l’allée, Alyce était accroupie, en train d’arranger des bougeoirs. Elle m’avait toujours inspiré confiance. Sa silhouette ronde se noyait dans des jupes froufroutantes et elle coiffait toujours ses superbes cheveux gris en un chignon lâche au sommet de son crâne. Le guide des plantes dans une main, je me suis dirigée vers elle.

Elle m’a accueillie par un sourire, comme si elle m’attendait.

— Comment ça va, ma chérie ?

Sa question était lourde de sens, à croire qu’elle savait tout ce qui m’était arrivé depuis le jour où elle m’avait aidée à choisir une bougie pour Samhain.

— C’est la cata, ai-je répondu malgré moi. Je viens de découvrir que je suis une sorcière de sang et que mes parents m’ont menti depuis toujours.

Alyce a hoché la tête d’un air entendu, puis elle a murmuré :

— Alors, David avait raison. Je m’en doutais, moi aussi.

— Comment cela ?

— Même si nous ne connaissons pas nos clans, nous sommes nous-mêmes sorcière et sorcier de sang, et il nous est facile d’identifier nos semblables.

Je l’ai dévisagée, bluffée par ses paroles.

— David est particulièrement puissant, a-t-elle ajouté, tandis que ses mains formaient des rangs bien nets de bougeoirs en forme d’étoiles, de lunes, de pentacles.

— Et vous appartenez à un coven, tous les deux ?

— Oui, à Starlocket, celui de Selene Belltower.

Ils connaissaient la mère de Cal !

Du coin de l’œil, j’ai aperçu Robbie qui papotait avec une fille. Elle buvait ses paroles, un sourire enjôleur sur les lèvres. Puis ils ont disparu derrière une rangée de livres. Pendant une seconde, j’ai eu envie de me concentrer pour épier leur conversation, mais j’ai compris que ce n’était pas parce que je le pouvais que j’en avais le droit.

Soudain, une idée m’a traversé l’esprit.

— Alyce, Meshomah Falls, ça vous dit quelque chose ?

À voir sa tête, on aurait juré qu’elle venait de se faire mordre par un serpent. Elle s’est relevée doucement, comme si un lourd fardeau pesait sur ses épaules.

— Et pourquoi tu t’intéresses à cette ville ?

— En fait, j’aimerais en savoir plus sur… une femme nommée Maeve Riordan. C’est important pour moi.

Elle m’a regardée un long moment sans rien dire avant de déclarer :

— Effectivement, ce nom ne m’est pas inconnu.

L'éveil
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